jeudi 10 mars 2011

C- Des conséquences politiques

      Le socialisme ne profite pas des évènements de mai 68 pour s'élever au rang de parti politique dominant car les Français militent de moins en moins et font preuve d'un certain désengagement politique. Ils souhaitent l'apparition de nouveaux mouvements car ils ont des aspirations et des desseins différents, entrainant ainsi la quasi disparition du parti communiste quelque temps après, lui-même qui avait désabusé les étudiants et les ouvriers. Le général de Gaulle qui sentait le besoin du gouvernement français de devenir plus démocratique encore propose une loi sur la régionalisation qui est cependant rejetée menant à son terme sa carrière politique, souhaitée de toute manière par les citoyens français qui désiraient du changement mais s'abandonnaient à la division. Avant tout, il voulait assurer la communication entre les syndicats et les travailleurs afin de favoriser une reprise du travail prochaine et d'organiser des activités à l'échelle régionale.

A la suite des évènements de mai 68 se profile une période faste pour le mouvement révolutionnaire et ouvrier notamment au niveau de la publication d'ouvrages et de revues. Les courants révolutionnaires amènent des idées qui fascinent et qui suscitent un intérêt grandissant dans de nombreuses couches de la population.

      Il faut savoir que tous les courants politiques ont participé à des degrés différents à ces évènements à l'exception des socialistes comme expliqué plus haut même s'ils se sont finalement ralliés aux idées de mai 68 et grâce au PSU ils réussiront à récupérer une partie de l'héritage. La droite conservatrice a renforcé son immobilisme.

La droite libérale (classique) bien qu'opposée à la manière de faire a été favorable à la remise en cause des héritiers du gaullisme qu'elle battra aux élections de 1974 (Valéry Giscard d'Estaing). Les communistes furent centrés sur la classe ouvrière et ont pratiqué un cloisonnement entre celle-ci et les étudiants. Quand aux gauchistes extrêmement politisés, ils furent minoritaires dans le mouvement car ils préconisaient une révolution radicale ("le grand soir" afin de remettre les compteurs à zéro)

       De plus,suite à Mai 68 de nombreux cégétistes mais aussi des communistes souhaitaient l'insurrection générale avec pour but l'avènement de la dictature prolétaire mais le mouvement est resté sur un plan strictement revendicatif avec des discussions avec le gouvernement et la patronat. Ils se sont plaints de la mollesse du mouvement. Le parti de gauche resta quand à lui souvent inactif,en reconstruction, dépassé par les évènements, de plus son leader, Mitterand n'était pas vraiment apprécié par les étudiants qui ne voyaient en lui qu'un politicien artificieux. Par ailleurs Pierre Mendès France, membre du Parti Socialiste Unifié (PSU), apparaît comme un sauveur capable de tirer la France de la crise. Malheureusement il perd les élections législatives de juin 1968, les communistes se méfient de lui et ne souhaitent pas le voir monter au pouvoir tout comme Mitterand qui le voit comme un concurrent.


       Ainsi la France se perd, elle est en pleine mutation, l'avènement de la civilisation technique a troublé la jeunesse et les Français ne cessent de se diviser et ce même si mai 68 a permis d'extérioriser de nombreuses peurs et les différences entre les parties politiques de gauches et de droites s'amenuisent. On n'a plus honte de se qualifier de gauchiste qui entre dans le vocabulaire commun à tous et qui sera finalement portée au pouvoir en 1981. Ceci se justifie par des rapports différents avec l'autorité qui fut contestée pendant toute la durée des évènements de mai 68 permettant ainsi de faire évoluer la conscience sociale et politique des citoyens français. Ces derniers souhaitent une démocratie plus franche et une décentralisation de la France entrainant ainsi le vote d'une loi en 1982 qui permet de consentir à une régionalisation massive comme l'avait souhaité de Gaulle.

Finalement, on peut rattacher au social le fait que les nouvelles doléances démocratiques françaises provoquent l'apparition d'un fort sentiment individualiste, l'individu est considéré comme une entité à part entière et indépendante, capable de cogestion et de communautarisme dans une collectivité sociale ou de travail.

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